Avec un nombre record de 22 longs métrages de fiction majoritaires en lice pour les nominations, la compétition s’annonçait serrée.
Au terme d’une Cérémonie pleine d’émotion et de suspense, qui a vu se succéder sur scène les équipes d’Un monde et d’Une vie démente, c’est finalement Une vie démente, premier long métrage d’Ann Sirot et Raphaël Balboni, qui a remporté le Magritte du Meilleur film. Une belle récompense pour un film surprenant, plein d’humour et de fantaisie, malgré un sujet potentiellement lourd et complexe. C’est une première pour les deux cinéastes, qui avaient déjà remporté le Magritte du Meilleur court métrage de fiction en 2018 pour Avec Thelma, et c’est une première pour Hélicotronc, et sa productriceJulie Esparbes, qui après avoir raflé pas moins de 6 Magritte du Meilleur court métrage de fiction (dont un cette année!) remporte son premier Magritte du Meilleur film.
Récompense suprême donc pour Une vie démente, et consécration pour Ann Sirot et Raphaël Balboni, qui remportent également le Magritte du Meilleur scénario. Le film récolte par ailleurs dans son escarcelle pas moins de 3 prix d’interprétation!
Ainsi le Magritte de la Meilleure actrice s’est vu décerner à l’exceptionnelle Jo Deseure, héroïne aussi vulnérable que flamboyante, galeriste confrontée à une maladie neuro-dégénérative qui lui fait perdre toutes inhibitions. Elle est accompagnée par son fils, Alex, qui alors qu’il aimerait bien avoir un enfant, se retrouve devenir parent… de sa mère. Jean Le Peltier, dont c’est le premier grand rôle au cinéma, a remporté le Magritte du Meilleur acteur pour cette magnifique prestation. On retiendra également le beau Magritte du Meilleur acteur dans un second rôle remporté par Gilles Remiche.
La direction artistique du film a également été saluée, puisque le Magritte des Meilleurs décors a été remis à Lisa Etienne, et celui des Meilleurs costumes à Frédérick Denis.
L’autre grand gagnant, ou plutôt l’autre grand gagnante de la soirée est Laura Wandel et son premier long métrage, Un monde. Après une prestigieuse sélection en juillet dernier au Festival de Cannes dans la section Un certain regard, et après avoir été choisi pour représenter la Belgique aux Oscars, et avoir intégré les finalistes, Un monde, produit par Stéphane Lhoest pourDragons Films , remportait ce soir le Magritte du Meilleur premier film, tandis que Laura Wandel remportait celui de la Meilleure réalisation!
Des prix extrêmement encourageants, d’autant qu’ils sont complétés par 5 autres prix! Un monde s’est également vu attribuer le Magritte du Meilleur montage, remis à Nicolas Rumpl, ainsi que celui du Meilleur son, remis à Mathieu Cox, Corinne Dubien, Thomas Grimm-Landsberg et David Vranken.
Le film comptabilise également 3 prix d’interprétation. Ses deux jeunes comédiens, Maya Vanderbeque et Günter Duret, ont reçu les Magritte du Meilleur espoir féminin et masculin, tandis que la comédienne flamande Laura Verlinden, nominée il y a quelques années pour Le Tout Nouveau Testament, a reçu celui de la Meilleure actrice dans un second rôle.
Notons que face à ce double plébiscite, un autre film tire son épingle du jeu. Titane, la Palme d’Or de Julia Ducournau, coproducteur en Belgique par Jean-Yves Roubin et Cassandre Warnauts pour Frakas Productions, est reparti avec le Magritte du Meilleur film étranger en coproduction, et de la Meilleure image pour Ruben Impens.
Le Magritte de la Meilleure musique originale quant à lui est venu récompenser la fructueuse collaboration qui unit le cinéaste Fabrice Du Welz et le compositeur Vincent Cahay, pour Adoration.
La Compétition était également très serrée pour le Magritte du Meilleur documentaire. C’est finalement Petit Samedi, premier long métrage de la jeune cinéaste belge Paloma Sermon-Daï, produit par Michigan Films, et découvert au Festival de Berlin, qui l’a emporté.
Le Magritte du Meilleur film flamand quant à lui a été remis à La Civil, premier long métrage de fiction de Teodora Ana Mihai, lui aussi remarqué à Cannes dans la section Un certain regard, dont il a reçu le Prix de l’audace, produit par Hans Everaert(Menuetto) et coproduit par Delphine Tomson, Jean-Pierre etLuc Dardenne (Les Films du fleuve). C’est le 6e Magritte remporté par Les Films du Fleuve, et le deuxième dans cette catégorie après celui gagné pour Marina en 2015.
Côté court métrage, comme évoqué plus haut, Xavier Seron a reçu sa déjà troisième statuette, après L’Ours Noir et Le Plombier, pour Sprötch, coproduit par Hélicotronc et Angie Productions. Hippolyte Leibovici s’est vu remettre le tout premier Magritte du Meilleur court métrage documentaire pour son film Mother’s (INSAS), tandis que Lia Bertels a reçu celui du Meilleur court métrage d’animation pour On est pas près d’être des super héros (Ambiances asbl).
Enfin, le Magritte d’honneur a été remis à titre posthume à la regrettée cinéaste belge Marion Hänsel. Un grand moment d’émotion.
Le palmarès complet de la 11e cérémonie :
MEILLEUR FILM
Une vie démente d’Ann Sirot et Raphaël Balboni, produit par Julie Esparbes (Hélicotronc)
MEILLEUR PREMIER FILM
Un monde de Laura Wandel, produit par Stéphane Lhoest pour (Dragons Films)
MAGRITTE DE LA MEILLEURE RÉALISATION
Laura Wandel pour Un monde
MEILLEUR FILM FLAMAND
La Civil de Teodora Ana Mihai, produit par Hans Everaert (Menuetto) et coproduit par Delphine Tomson, Jean-Pierre et Luc Dardenne (Les Films du fleuve)
MEILLEUR FILM ETRANGER EN COPRODUCTION
Titane de Julia Ducournau produit par Jean-Yves Roubin et Cassandre Warnauts pour (Frakas Productions)
MEILLEUR SCENARIO ORIGINAL OU ADAPTATION
Ann Sirot et Raphaël Balboni pour Une vie démente
MEILLEURE ACTRICE
Jo Deseure pour Une vie démente
MEILLEUR ACTEUR
Jean Le Peltier pour Une vie démente
MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND ROLE
Laura Verlinden pour Un monde
MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND ROLE
Gilles Remiche pour Une vie démente
MEILLEUR ESPOIR FEMININ
Maya Vanderbeque pour Un monde
MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
Günter Duret pour Un monde
MEILLEURE IMAGE
Ruben Impens pour Titane
MEILLEUR SON
Mathieu Cox, Corinne Dubien, Thomas Grimm-Landsberg, David Vranken pour Un monde
MEILLEURS DECORS
Lisa Etienne pour Une vie démente
MEILLEURS COSTUMES
Frédérick Denis pour Une vie démente
MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE
Vincent Cahay pour Adoration
MEILLEUR MONTAGE
Nicolas Rumpl pour Un monde
MEILLEUR COURT METRAGE DE FICTION
Sprötch de Xavier Seron, produit par Guillaume Kerbusch et Laura Petrone (Angie Productions) et Julie Esparbes (Hélicotronc)
MEILLEUR COURT METRAGE D’ANIMATION
On est pas près d’être des super héros de Lia Bertels, produit par Thierry Zamparutti (Ambiances asbl)
MEILLEUR COURT METRAGE DOCUMENTAIRE
Mother’s d’Hippolyte Leibovici, produit par Laurent Gross (INSAS)
MEILLEUR DOCUMENTAIRE
Petit Samedi de Paloma Sermon-Daï, produit par Sébastien Andres et Alice Lemaire (Michigan Films)
MAGRITTE D’HONNEUR
Marion Hänsel