Reconnu internationalement de par sa soixantaine de prix amassés, dont la première Palme d’Or du cinéma belge (Harpya, 1979), le cinéaste belge s’est éteint vendredi passé dans sa maison de Leffinge. Alternant entre ses chapeaux de dessinateur, graphiste, plasticien et cinéaste tout au long de sa carrière, celui qu’on surnommait le magicien d’Ostende a toujours refusé de rentrer dans une case artistique. En 1961, débutant sa carrière, il écrivait :
« Certains affirment que je suis un peintre, d’autres un graphiste, et encore d’autres que je suis un cinéaste. Je suis les trois à la fois, l’un découle de l’autre… mais lorsque je veux raconter une histoire, je me dois de travailler avec la quatrième dimension : le temps. C’est cette dimension-là que peut m’offrir l’art cinématographique. De cette manière, je peux atteindre et émouvoir le grand public. Mon but est de susciter l’émotion chez le plus grand nombre. »
Né le 1er mai 1928 à Ostende, Raoul Servais était un autodidacte. En 1963, il fonde la section “animation” à l’Académie des Beaux-Arts de Gand, où il transmettra son savoir et sa passion pendant plus de trente ans. Il ne cessera d’explorer les mystères du dessin animé, inventant ainsi la servaisgraphie après avoir consacré quinze ans de sa vie à la création de cette technique unique.
Pour une biographie plus approfondie, le documentaire “Raoul Servais, mémoires d'un artisan” (soutenu par le Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel, Wallonie Image Production et la RTBF) brosse le portrait de l'artiste. Outre ce dernier, le documentaire “Servais”, sorti en 2018, retrace la vie du magicien d'Ostende.
Le Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel présente ses sincères condoléances aux proches de Raoul Servais.
© Copyright photo : Mara De Sario